La mitrailleuse Saint-Étienne, modèle 1907
Published on 02/17/2017 - 16:24Un symbole de la « guerre moderne »
Il s’agit de l’une des toutes premières armes automatiques à équiper l’armée française, dès 1909. Son mécanisme novateur à « emprunt de gaz » réutilise le gaz généré par le tir de chaque balle afin d’éjecter la douille et d’enclencher la nouvelle cartouche, permettant ainsi d’atteindre une cadence théorique de 10 coups par seconde.
Sa production massive souligne aussi le caractère industriel de la guerre. De 1914 à 1917, date de l’arrêt de sa production, plus de 37 000 pièces sortent des Manufactures d’Armes de Saint-Étienne et de Châtellerault.
1914 : l’arme de la désillusion
En août 1914, les soldats français partent à la guerre la fleur au fusil, persuadés que la guerre sera facile et qu’ils seront rentrés avant l’hiver.
Très rapidement, la dure réalité de la guerre les rattrape. En lieu et place des face-à-face glorieux avec l’ennemi qu’ils s’étaient imaginés, les soldats découvrent les rafales des mitrailleuses ennemies qui les fauchent à travers champs.
Avec une cadence de 400 à 500 coups par minute et une portée pouvant aller jusqu’à 1,5 kilomètre, la Saint-Étienne ne laisse en effet que peu de chances aux soldats à découvert.
1917 : la fin de la « Saint-Étienne »
La mitrailleuse Saint-Étienne résiste toutefois mal à la guerre des tranchées. La poussière, la pluie et la boue abîment son mécanisme trop élaboré, qui finit souvent par se gripper. Celui-ci a aussi tendance à surchauffer après une utilisation prolongée.
Malgré l’introduction d’un modèle transformé (« modèle T ») en 1916, qui permet notamment de réduire le problème de surchauffe, l’État-major décide la même année de la remplacer par la mitrailleuse Hotchkiss, modèle 1914. Celle-ci s’impose en raison de sa robustesse et de la simplicité de son mécanisme.
En novembre 1917, la « Saint-Étienne » cesse définitivement d’être produite, mais restera longtemps utilisée.