A la découverte de... Alfred Umhey, chargé de collection
Publié le 03/22/2021 - 08:00"Enfant, je voulais déjà travailler dans l’univers muséal !" Par ces mots, Alfred Umhey, natif de Worms en Allemagne, prouve l’attachement qu’il a pour son métier. Pour ce collectionneur d’objets en tout genre (uniformes, figurines, archives), sa profession est avant tout une passion.
L'Histoire, jusqu'au bout des doigts
Bercé par les récits de ses aïeuls, qui ont combattu lors des deux Guerres mondiales, Alfred vit l’histoire à fond. Une idylle qui fait le plus grand bonheur du Musée Guerre et Paix en Ardennes. "J’ai fait connaissance avec le musée en 2005 en proposant des figurines et des uniformes que mon frère [ndlr : Roland Umhey était, lui aussi, un chargé de collection passionné] et moi possédions pour une exposition temporaire. Et le coup de foudre a été immédiat !" Dès l’année suivante, ceux qui ont travaillé pour de nombreux musées outre-rhin débarquaient à Novion-Porcien avec une partie de leur collection privée. Pour preuve : la quasi-totalité des 2.000 figurines qui composent les dioramas exposés dans les allées du musée est passée entre les mains d’Alfred. Un travail de minutie et de
concentration qui répond bien aux exigences de sa profession et qui va bien au-delà du modélisme. En effet, il a également publié des articles dans des revues spécialisées ou participé à des reconstitutions historiques. Le tout pour mieux appréhender l’Histoire et davantage connaître les fonds qu’il gère et entretient.
L'exigence au coeur du quotidien
Muni de ses gants blancs de chargé de collection, Alfred accorde autant d’attention aux 3.500 objets exposés dans l’espace muséographique qu’aux près de 11.000 pièces qui patientent dans les réserves. Des fonds qui n’ont quasiment plus aucun secret pour lui : "Nettoyage, entretien, conditionnement… Je m’occupe de tous les objets qui sont ici, du petit timbre de l’époque impériale au char blindé de la Seconde Guerre mondiale ! De ce fait, je connais presque par coeur l‘emplacement de chacun dans la structure." En parallèle, son quotidien consiste également à agrandir les fonds du musée à travers des acquisitions, des dons ou des prêts. Pour cela, il a fait du centre de documentation du musée son camp de base. "Le but est d’enrichir en permanence les collections. De ce fait, il faut toujours rester informé sur ce qui est mis en avant ailleurs et améliorer ses connaissances sur différents sujets. D’où l’importance d’avoir un tel endroit sur place." Grâce aux 6.000 ouvrages, revues et autres documents d’archives qui y sont conservés, il peut donc facilement retrouver les données qu’il recherche. Objectif : identifier et décrire finement les derniers objets reçus afin qu’ils trouvent, à terme, leur place dans le musée. Refermant ainsi le cercle vertueux du partage de l'Histoire.
La transmission comme mission
Maître-mot de son travail, ce besoin de transmettre se retrouve lors de tous les instants de sa journée. De ses collègues au grand public, tous bénéficient de son expérience. Antoine Maillard, qui l’épaule au quotidien dans ses nombreuses missions, le confirme : "J’aime beaucoup travailler à ses côtés car il a beaucoup de compétences et d’anecdotes à partager. Grâce à lui, j’acquiers chaque
jour de nouvelles notions donc c’est le top !" Une façon d’exercer sa profession qui trouve sa continuité et se vérifie lors de chaque visite guidée qu’Alfred dispense – en français, anglais ou allemand. "L’envie de transmettre à autrui fait partie de ma personnalité. Qu'importe la génération, je prends toujours beaucoup de plaisir à partager des informations historiques. Le tout est d’adapter le discours en fonction du public et du degré de connaissance." Un agent passionné à rencontrer dès la réouverture du musée.